Mise à jour des données sur les fibres courtes d’amiante
Date de publication : 22/12/2022L’Anses a mis à jour les données sanitaires et d’exposition hors évaluation des risques pour les fibres courte d’amiante (FCA). L’avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, publié en août 2022, a été dévoilé le 29 novembre 2022. L’expertise porte aussi sur les autres particules minérales allongées de moins de 5 micromètres de longueur (PMAi).
Pourquoi une mise à jour pour les fibres courtes d’amiante ?
La précédente expertise de l’Anses, à propos du critère dimensionnel pour caractériser les risques liés à l’inhalation d’amiante, avait été publiée en 2009. L’Agence jugeait qu’il était impossible d’écarter l’existence de propriétés cancérogènes des FCA. Toutefois, la toxicité lui paraissait certainement inférieure à celle des fibres longues d’amiante. Entre temps, des études ont été menées sur le sujet. La Direction Générale de la Santé a donc saisie l’ANSES pour obtenir une mise à jour des données sanitaires.
Depuis 2015, l’Agence recommande d’utiliser le terme PMAi pour désigner toutes les particules ayant un rapport d’allongement supérieur à 3, qu’elles soient asbestiformes ou non : chrysotile, antigorite, actinolite, anthophyllite, trémolite, amosite, grunérite, crocidolite, ou encore PMA d’érionite (zéolithe). D’où la redéfinition de l’expertise pour cibler l’ensemble des particules minérales allongées de moins de 5 micromètres de longueur.
Nouvelles données concernant les expositions aux FCA/PMAi courtes
Des dizaines d’études ont été retenues et examinées. La proportion de fibres courtes d’amiante s’avère particulièrement importante lors d’activités de retrait d’amiante. De manière général, en milieu professionnel, il y a une exposition majoritaire aux FCA/PMAi courtes, et également des concentrations souvent très élevées. Mais faute de comptage harmonisé, en milieu professionnel ainsi qu’en air intérieur, le comptage des FCA courtes peut provoquer une sous-estimation des fibres longues. Il est indispensable, selon l’Anses, d’effectuer un comptage différencié des populations de fibres avec des critères définis.
En air intérieur, les FCA/PMAi ne sont pas soumises à une réglementation particulière. De nombreux laboratoires accrédités pour les prélèvements d’air ambiant ou au poste de travail ne les mesures pas. À l’opposé, pour la recherche d’amiante dans les matériaux, un matériau peut être considéré comme amianté même s’il n’y a que des fibres courtes d’amiante. Actuellement, l’OPBTP (Organisme Professionnel Prévention Bâtiment Travaux Publics) mène un projet CARTO PMAi. Les données devraient être bientôt disponibles.
Conclusion de l’expertise sur les FCA et recommandations
La conclusion de l’expertise évolue peu par rapport à 2009. Autrement dit, le risque est impossible à écarter, mais de nombreuses incertitudes sur la toxicité des FCA subsistent. Le groupe de travail émet plusieurs recommandations, entre autres :
- Documenter la base de données pour les différents processus en mesurant les FCA/PMAi courtes dans les environnements professionnels,
- Essayer de maintenir les niveaux d’exposition les plus bas possible en utilisant des protections collectives et des protections individuelles adaptées,
- Redéfinir les niveaux d’empoussièrement de référence lorsque les travaux exposent à l’amiante,
- Continuer à étudier l’efficacité des appareils de protection respiratoire (APR) vis-à-vis des FCA/PMAi courtes
- Harmoniser les protocoles pour le comptage des FCA ou PMAi courtes…
Enfin, il est nécessaire de poursuivre la veille scientifique et la surveillance épidémiologique.