Exposition à l’amiante et cancers du larynx et des ovaires

Selon l’ANSES, l’exposition professionnels à l’amiante provoque des cancers du larynx et des ovaires, sous-déclarés et sous-reconnus. L’agence nationale de sécurité sanitaire recommande la création d’un tableau de maladie professionnelle (TMP) pour ces cancers.

 

La direction générale du travail, la direction de la sécurité sociale et la direction des affaires financières, sociales et logistiques ont fait appel à l’ANSES. L’objectif était d’effectuer une expertise sur la relation causale entre l’exposition à l’amiante, dans le cadre professionnel, et le développement de cancers des ovaires et du larynx. Un lien avéré avait déjà été établi par le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer). L’étude de l’ANSES servait à envisager la création d’un tableau de maladie professionnelle et/ou à élaborer des recommandations pour les CCRMP (les comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles).

 

L’Agence confirme l’existence d’un lien avéré entre certaines activités professionnelles qui exposent à l’amiante, et la survenue de ces cancers. Actuellement, des tableaux de maladies professionnelles existent pour les cancers broncho-pulmonaires, le mésothéliome, etc. En revanche, les médecins des travailleurs et des travailleuses sont souvent mal informés du risque de cancer des ovaires ou du larynx après exposition à l’amiante. La création d’un TMP permettrait de mieux reconnaître et indemniser ces victimes de l’amiante. L’ANSES souhaite aussi que les expositions professionnelles des femmes soient mieux prises en compte.

 

Les études épidémiologiques sont plus nombreuses pour les hommes car on associe l’amiante au BTP, à la construction, à la métallurgie, etc. Les hommes sont en effet nettement majoritaires dans ces secteurs d’activité. Or l’exposition professionnelle à l’amiante se produit aussi, entre autres, dans l’industrie du textile, l’administration publique, l’enseignement ou encore la santé. Dans ces domaines dit « à sur-risque », les femmes sont très présentes. Ce sera à l’État, in fine, de décider des mesures à prendre pour agir face à ces maladies professionnelles liées à l’amiante. Le rapport de l’ANSES constitue toutefois un argument fort en faveur d’une meilleure prise en compte de ce risque sanitaire.